mercredi 1 avril 2009

Le mariage Kabyle




Le mariage a une grande importance dans la culture Kabyle, une famille qui possède un fils arrivé à l’age adulte aura comme souci principal de lui trouver une mariée.

Toute la famille a son mot à dire quand à la personne que le jeune adulte va épouser, car ce n’est pas seulement le mariage de deux personnes mais de deux familles qui se verraient plus ou moins agrandis et renforcés par ce mariage. La puissance d’une famille Kabyle dépend donc entre autre des mariages.
Dans certaines grandes familles, les stratégies de mariages sont très complexes et créent parfois beaucoup conflits internes

Le mariage le plus apprécié est le mariage endogame avec la fille du frère du père (Cousine paternelle) car il permettait à la jeune mariée de garder le même nom de famille et de garantir la stabilité du couple qui se connaît depuis l’enfance.

Aujourd'hui que les familles se sont dispersés dans les villes, les choses ont changés et les mariages internes sont de moins en moins courant. Néanmoins, les traditions et coutumes de la cérémonie de mariage reste souvent les mêmes.

Une foie que la mariée a été choisie, les hommes établissent les conditions du mariage et déterminent Taâmamt que la famille du marié devra verser à celle de la mariée.

Une foie que toutes les conditions ont étés posés et acceptés, le mariage Kabyle peut avoir lieu.On procède alors à la préparation du couscous qui sera roulé par les femmes des deux familles.
La cérémonie du henné est accompagné de quelques rites qui différent d’un village à l’autre comme casser un œuf sur le linteau de la porte ou encore l’eau que la belle mère offre à boire à la mariée.

Le jour du mariage, la famille du marié forment un cortège et vont chercher la mariée chez ses parents. Autrefois, la mariée était transportée à son nouveau domicile sur un âne ou un mulet, à condition que son village et celui de son mari soient proches.

Avant de sortir de chez elle, la nouvelle mariée est préparée avec soin, elle est habillée en tenue traditionnelle comportant Thaksiwt, Tabniqt et un foulard Kabyle sur le visage. Désormais, elle est devenue une femme Kabyle.

Robes Kabyles




La robe Kabyle n’a pas toujours eu la forme qu’elle a aujourd’hui, autrefois, on parlait de Taqendurt.

L’ancienne robe Kabyle été faite de laine blanche tissée, une seule pièce ouverte par une fente sur la poitrine. Les anciennes robes Kabyles n’avaient pas de manches, mais étaient assez grandes pour recouvrir les bras. La robe Kabyle était accompagnée de ce qu’on appelait axellal, une sorte de manteau d’hiver qui protégeait la femme Kabyle du froid. Axellal n’était pas cousue, il était simplement accroché aux épaules et sur le devant par des fibules (Tabzimt). La ceinture était aussi présente, faite de laine et enroulé une dizaine de fois autour de la taille.

Au 20e siècle, le style vestimentaire de la femme Kabyle a connu beaucoup de changements, le tissu industriel de coton imprimé a remplacé la laine, la robe Kabyle est née.

Cousue à la machine à partir de plusieurs pièces à présent, elle peut comporter des manches courtes ou longues comme elle peut être sans manches, elle est fendu par devant et décoré comme sur le dos et le bas de la jupe avec des rubans qu’on appel Zigga.

Une partie du corsage nommé iciwi sert de poches aux femmes kabyles qui s’en servent pour cacher leurs économies.

La jupe est recouverte d’une fouta (lfoudha), un tissu multicolore (souvent noir, rouge et jaune) noué au niveau de la taille.

Les femmes Kabyles portent leurs plus belles robes en soi pour celles qui en ont les moyens les jours de mariages Kabyles, signes de richesses accompagnés de bijoux Kabyles.

La médecine douce Kabyle

Autrefois en Kabylie, les hommes et les femmes ne faisaient pas la différence entre la maladie (Le mal dit physique) et le mal psychologique ou spirituel. Ceux qui pratiquaient la médecine douce avaient donc le même statut que le marabout (amrabed) ou la sage-femme.

Les sages-femmes étaient, aux yeux des Kabyles, celles qui avaient le plus grand pouvoir de guérison. Cela prouve à quel point donner la vie était important pour eux. Les sages-femmes Kabyles étaient aussi chargées de guérir les maladies et de laver les morts.

Les marabouts eux, utilisaient la sorcellerie comme moyen de guérison. C’est là que la sorcellerie rejoint la médecine. Leur sorcellerie avait pour rôle de protéger ou de guérir, à l’aide d’amulettes et de récits de textes.

Le médecine douce Kabyle était aussi exercé par des hommes qui, parties à la Mecque ont acquis une certaine expérience en médecine douce. Le long et difficile voyage du pèlerinage et leur diverses rencontres leurs ont permis d’apprendre des techniques non connus jusque-là des Kabyles. C’est en grande partie grâce à ces hommes que la notion du traitement est née. A chaque maladie, ils ont attribué un traitement bien précis.

Lors de l’invasion française en Kabylie, on a constaté peu de maladies contagieuses ou graves, mis à part les maladies relatives à l’hygiène. Cela prouve que les Kabyles ont su prendre soin d’eux et combattre les différentes épreuves que la vie rude de l’époque imposait.

La démocratie en Kabylie, des villages politiques

Autrefois, les villages kabyles étaient organisés en véritables micros états politiques ou la démocratie était régnait.

Les problèmes étaient réglés collectivement à la jemaâ, tous les habitants du village avaient leur mot à dire et aucune décision n’était prise sans que tout le monde ne soit d’accords.

Un responsable était désigné à chaque période pour présider les jemaâ, un responsable que l’on peut comparer au aujourd’hui à un président de l’assemblée.

Toutefois, les femmes n’étaient pas conviées à la jemaâ, elles n’avaient donc pas le droit de participation aux décisions qui sont prises dans les villages. Les femmes ont su détourner ce mode de fonctionnement en apprenant à avoir de l’influence sur leurs époux qui, poussés par leurs femmes défendaient leurs intérêts à la jemaâ.

La démocratie en Kabylie, des villages politiques

Autrefois, les villages kabyles étaient organisés en véritables micros états politiques ou la démocratie était régnait.

Les problèmes étaient réglés collectivement à la jemaâ, tous les habitants du village avaient leur mot à dire et aucune décision n’était prise sans que tout le monde ne soit d’accords.

Un responsable était désigné à chaque période pour présider les jemaâ, un responsable que l’on peut comparer au aujourd’hui à un président de l’assemblée.

Toutefois, les femmes n’étaient pas conviées à la jemaâ, elles n’avaient donc pas le droit de participation aux décisions qui sont prises dans les villages. Les femmes ont su détourner ce mode de fonctionnement en apprenant à avoir de l’influence sur leurs époux qui, poussés par leurs femmes défendaient leurs intérêts à la jemaâ.

La Femme Kabyle




Parallèlement à un discours " misogyne " dominant, il existe un contre-discours valorisant la femme kabyle qui la représente comme le soc de la maison (à l'origine de toute fécondité), la poutre maîtresse du foyer, etc. Les lois ancestrales sont néanmoins dures à son égard puisqu'elles lui suppriment même ce que le droit musulman lui accorde, et cela pour des raisons historiques. En effet, au XVIIIe siècle, certains combattants kabyles partis faire la guerre aux Espagnols trouvèrent, de retour chez eux, leurs femmes remariées et leurs terres propriétés des nouveaux maris. Les tribus des Igawawen se réunirent alors et décidèrent l'exhérédation des femmes. De nos jours, la jeune femme kabyle essaie, de par son accès relatif aux études et au travail salarié, d'imposer une image et un statut différents. On ne peut conclure cette description à grands traits de la Kabylie sans signaler les modifications des structures profondes de la personnalité kabyle. Des mutations, décisives, ont contribué à ébranler l'ancien système. Les codes de valeur ont changé, les modes de création et de transmission aussi. Bien que dominante encore, l'oralité cohabite désormais avec l'écrit: une production littéraire (romans, poésie, théâtre, nouvelles. ..) s'impose parallèlement à la transcription de corpus oraux - entamée depuis plus d'un siècle - qui fixe les textes anciens. Dans ce transfert, quelque chose du passé traditionnel est-il, à jamais, en train de céder la place à une nouvelle civilisation ? ou bien celle-ci émergera-t-elle des sèves anciennes de la civilisation nourricière?
< derrière chaque succès d'un homme se cache une femme >

La kahina



Au commencement du Maghreb arabisé était LA KAHINA. Une femme berbère, dite reine, polarise la résistance à l'envahisseur arabe après la mort de Kusayla en 686, qui avait, le premier, tenu tête aux orientaux déferlant sur " le lointain perfide ", selon l'image attribuée au calife Omar. Toute les dates sont incertaines, sauf celle de 697 (reprise de Carthage par les Byzantins avant de perdre la ville en 698, définitivement), comme le note Charles Diehl. En outre, nous sommes aussi bien dans l'histoire que dans le mythe. Très nombreux sont ceux qui ont écrit sur l'héroïne berbère. On a parlé d'elle comme de la Déborah berbère, de la Jeanne d'arc du Maghreb. Les écrivains arabes, eux, ont voulu montrer que Berbères et Arabes se sont vite mis d'accord et que l'union est parfaite; mais la vérité est tout autre. Tandis que, dans l'Algérie occidentale, se reconstituaient de grandes confédérations berbères, les Arabes venus d'Égypte pénétrèrent, dès 647, dans le Maghreb. Mais ce fut seulement en 683 que la grande armée de Sidi 'Oqba en entreprit la conquête. Byzantins et Berbères, souvent alliés, résistèrent de leur mieux. L'histoire a conservé le nom de deux de leurs chefs : Kosayla qui reprit même aux Arabes la citadelle de Kairouan et la Kahina qui défendit l'Aurès. Vainqueurs, les Arabes réussirent à installer leur autorité sur l'ensemble du pays et se constituèrent en caste aristocratique dominante. En outre, ils surent détourner l'ardeur belliqueuse des Berbères en les entraînant à la conquête de l'Espagne. Une vigoureuse campagne de propagande religieuse provoqua l'adhésion des populations à l'islam, mais les conversions ne furent pas toujours très sincères : un texte célèbre d'Ibn Khaldoun n'affirme-t-il pas que les Berbères apostasièrent douze fois ? Il est vrai que, même convertis, ils étaient traités par leurs vainqueurs comme des infidèles : à partir du VIIIe siècle ils furent assujettis aux mêmes impôts que ceux-ci. Les Berbères s'opposèrent à cette domination étrangère, et recoururent notamment à la protestation religieuse. Ils se jetèrent d'abord dans le kharijisme, hérésie musulmane à tendance puritaine et égalitariste qui prétendait faire désigner par le peuple le chef de la Communauté islamique. Les kharijites expulsèrent les Arabes du Maghreb central et constituèrent de véritables théocraties indépendantes. Tel fut le petit royaume ibadite de Tahert (Tagdempt près de Tiaret) fondé par Ibn Roustem à la fin du VIIIe siècle et qui ne fut détruit qu'en 911 par l'armée fatimide, alors maîtresse de Kairouan. (LA KAHINA) Surnom de la "reine des Aurès" signifiant "la Prophétesse". Al-Kahina régna sur plusieurs tribus de Berbères de l'Aurès, dont la sienne propre, celle des Djarawa, de 685 environ à 704 ou 705. À la fin du VIIe siècle, l'Afrique du Nord voit s'affronter trois forces : les Byzantins d'abord, solidement implantés sur les côtes, avec Carthage surtout et Septem (Ceuta) comme points d'appui ; les Arabes, ensuite, qui arrivent de l'est et tentent de pénétrer en Ifriqiyya (actuelle Tunisie) et, de là, dans tout le Maghreb (Occident) ; les Berbères habitants des lieux, groupe homogène du point de vue ethnique mais profondément divisé selon qu'ils sont nomades ou sédentaires, agriculteurs ou citadins commerçants. Carthage tombe (695) devant Hasan ibn al-Nu'man al-Ghassani, nouveau gouverneur de l'Ifriqiyya. L'empereur Léontios réussit à reprendre la ville, mais seulement pour trois ans. De son côté la Kahina parvient à refaire l'unité berbère autour de sa personne et de sa tribu. Elle écrase l'armée d'Ibn al-Nu'mân, sur les bords de la Miskiyâna (près de Tébessa) dans le Constantinois et la repousse en Tripolitaine. En 798, Ibn al-Nu'man reporte ses efforts sur Carthage qu'il enlève, mettant les Byzantins en déroute : la maîtrise des mers dans le bassin occidental de la Méditerranée passe aux Arabes. Ibn al-Nu'man fonde Tunis. Un seul obstacle se dresse encore devant l'avance des Arabes vers l'ouest : la Kahina et le royaume qu'elle a constitué au Maghreb. Âme d'une résistance intransigeante, elle aurait pratiqué la politique désespérée de la terre brûlée, saccageant le pays, détruisant les villes et brûlant les plantations pour en détourner les Arabes et les décourager. Cette politique lui aliène la population sédentaire, tant citadine (grecque et berbère) que campagnarde. Ibn al-Nu'man tire parti de cette situation, réclame et reçoit des renforts armés que le calife 'Abd al-Malik vient de lui envoyer (702) et reprend l'offensive; Certaines sources le prétendent. La bataille eut lieu à Tabarqa. La Kahina y fut vaincue et décapitée (en 704/05) au lieu dit depuis Bir al-Kahina (le puits de la Kahina). La voie vers l'Atlantique était ouverte aux Arabes. L'histoire de cette femme fougueuse et indomptable (la "Déborah berbère") est en grande partie légendaire : les romanciers s'en sont emparés.