mercredi 1 avril 2009
La Femme Kabyle
Parallèlement à un discours " misogyne " dominant, il existe un contre-discours valorisant la femme kabyle qui la représente comme le soc de la maison (à l'origine de toute fécondité), la poutre maîtresse du foyer, etc. Les lois ancestrales sont néanmoins dures à son égard puisqu'elles lui suppriment même ce que le droit musulman lui accorde, et cela pour des raisons historiques. En effet, au XVIIIe siècle, certains combattants kabyles partis faire la guerre aux Espagnols trouvèrent, de retour chez eux, leurs femmes remariées et leurs terres propriétés des nouveaux maris. Les tribus des Igawawen se réunirent alors et décidèrent l'exhérédation des femmes. De nos jours, la jeune femme kabyle essaie, de par son accès relatif aux études et au travail salarié, d'imposer une image et un statut différents. On ne peut conclure cette description à grands traits de la Kabylie sans signaler les modifications des structures profondes de la personnalité kabyle. Des mutations, décisives, ont contribué à ébranler l'ancien système. Les codes de valeur ont changé, les modes de création et de transmission aussi. Bien que dominante encore, l'oralité cohabite désormais avec l'écrit: une production littéraire (romans, poésie, théâtre, nouvelles. ..) s'impose parallèlement à la transcription de corpus oraux - entamée depuis plus d'un siècle - qui fixe les textes anciens. Dans ce transfert, quelque chose du passé traditionnel est-il, à jamais, en train de céder la place à une nouvelle civilisation ? ou bien celle-ci émergera-t-elle des sèves anciennes de la civilisation nourricière?
< derrière chaque succès d'un homme se cache une femme >
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